Vendredi 10 avril, CM2




Fantastique Maître Renard

Chapitre 11

Une surprise pour Dame Renard

Le renardeau courut le long du tunnel, avec les trois poules grasses, de toute la vitesse de ses quatre pattes. Il était fou de Joie.
« Ah, quand maman verra ça ! » songeait­-il. La route était longue mais il ne s'arrêta pas une seule fois et il arriva en courant vers Dame Renard.
- Maman! s'écria-t-il à bout de souffle. Regarde, maman! Réveille-toi et regarde ce que je t'apporte! Dame Renard, plus affaiblie que jamais par la faim, ouvrit un œil et vit les poules.
- Je rêve, murmura-t-elle, et elle referma l'œil.
- Tu ne rêves pas, maman! Ce sont de vraies poules! Nous sommes sauvés! Nous ne mourrons pas de faim!
Dame Renard ouvrit les deux yeux et se redressa vite.
- Mais, mon cher petit, s'exclama-t-elle, où diable. .. ?
- Au poulailler numéro 1 de Boggis ! bre­douilla le renardeau. Nous avons creusé un tunnel qui aboutit exactement dessous! Si tu voyais toutes ces belles poules grasses! Et papa a dit de préparer un festin! Ils seront bientôt de retour!
La vue de la nourriture sembla redonner des forces à Dame Renard.
- Oui, préparons un festin! dit -elle en se levant. Ton père est vraiment fantastique! Dépêche-toi, mon petit, et commence à plu­mer ces poules!
Au loin, dans le tunnel, ce fantastique Maître Renard disait:
- Seconde étape, mes enfants! Celle-ci sera un jeu d'enfant. Tout ce que nous avons à faire est de creuser un petit tunnel de là à là.
- Jusqu'où, papa?
- Ne posez pas tant de questions. Creu­sez!


Chapitre 12

Blaireau

Maître Renard et ses trois autres renar­deaux creusaient vite et droit. Ils étaient trop excités pour sentir la faim ou la fatigue. Ils savaient que sous peu ils feraient un énorme, un magnifique festin, et justement avec les poulets de Boggis ! Là-bas, sur la colline, le gros fermier attendait qu'ils meurent de faim. Il était bien loin de se douter qu'il leur fournissait à manger! Rien que d'y penser, ils se tordaient de rire!
- Continuez à creuser! dit Maître Renard. Ce n'est pas très loin !
Tout à coup, une voix grave dit au-dessus d'eux:
- Qui va là ?
Les renardeaux sursautèrent. Ils levèrent les yeux et virent un long museau noir, pointu et poilu, épiant à travers un petit trou du plafond.
- Blaireau! s'écria Maître Renard.
- Ce vieux Renard! s'exclama Blaireau. Mon Dieu, que je suis content d'avoir enfin trouvé quelqu'un! Je creuse en rond depuis trois jours et trois nuits et je n'ai pas la moindre idée de l'endroit où je me trouve. Blaireau élargit le trou du plafond et se laissa tomber à côté des renards. Petit Blai­reau (son fils) se laissa tomber à son tour.
- Tu n'es pas au courant de ce qui se passe sur la colline? dit Blaireau tout excité. Le chaos! La moitié de la forêt a disparu et il y a des hommes armés de fusils dans tout le pays. Aucun de nous ne peut sortir, même la nuit! Nous allons tous mou­rir de faim!
- Qui, nous? demanda Maître Renard.
- Nous, les animaux fouisseurs, moi, Taupe, Lapin, nos femmes et nos enfants. Même Belette est obligée de se cacher dans mon trou avec son épouse et ses six petits. Que diable allons-nous faire, mon vieux Renard? Je crois que c'en est fini de nous! Maître Renard regarda ses enfants et il sourit. Les enfants lui rendirent son sourire d'un air complice.
- Mon cher vieux Blaireau, dit-il, tout ça, c'est ma faute...
- Je sais que c'est ta faute! dit Blaireau d'un ton furibond. Et les fermiers n'aban­donneront pas tant qu'ils ne t'auront pas pris. Malheureusement, ça veut dire qu'ils nous auront aussi, nous, les animaux de la colline.
Blaireau s'assit et mit une patte autour de son petit. -Nous sommes perdus, dit-il doucement. Là-haut, ma pauvre épouse est si faible qu'elle ne peut plus creuser un mètre.
- La mienne non plus, dit Maître Renard. Et pourtant, à l'instant même, elle prépare pour moi et mes enfants le plus succulent festin de poulets dodus et juteux...
- Arrête! hurla Blaireau. Ne me fais pas enrager! Je ne peux pas le supporter!
- C'est vrai! s'écrièrent les renardeaux. Papa ne plaisante pas ! Nous avons des poulets à foison!
- Et puisque tout est entièrement ma faute, dit Maître Renard, je t'invite à parta­ger le festin. J'invite tout le monde, toi, Taupe, Lapin, Belette, vos femmes et vos enfants. Il Y aura plein à manger pour tous, je peux te l'assurer.
- Sérieusement? s'écria Blaireau, tu parles vraiment sérieusement? Maître Renard approcha son museau de celui de Blaireau et chuchota d'un air mystérieux: - Sais-tu d'où nous venons?
- D'où?
- Du poulailler numéro 1 de Boggis.
-Non!
- Si ! Mais ce n'est rien à côté de là où nous allons maintenant. Tu es venu au bon moment, mon cher Blaireau. Tu peux nous aider à creuser. Et pendant ce temps, ton petit n'a qu'à courir rejoindre Dame Blai­reau et tous les autres pour répandre la bonne nouvelle.
Maître Renard se tourna vers Petit Blai­reau: - Dis-leur qu'ils sont invités au festin de Renard. Et puis fais-les tous descendre ici et suivez ce tunnel jusqu'à mon logis. - Oui, Maître Renard, dit Petit Blaireau. Oui, monsieur. Tout de suite, monsieur. Oh, merci, monsieur! Et il regrimpa vite par le trou du plafond
et disparut.


Chapitre 13

L'entrepôt géant de Bunce

- Qu'est-il donc arrivé à ta queue, mon
vieux Renard? s'écria Blaireau. - N'en parlons pas, je t'en prie, dit Maître
Renard. C'est un sujet douloureux. Ils continuèrent à creuser le nouveau tunnel en silence. Blaireau était un grand fouis­seur et depuis qu'il donnait un coup de patte, le tunnel avançait à toute allure. Bien­tôt, ils se retrouvèrent au-dessous d'un autre plancher.
Maître Renard sourit d'un air rusé, montrant ses dents blanches et pointues.
- Si je ne me suis pas trompé, mon cher Blaireau, dit-il, nous sommes maintenant sous la ferme qui appartient à Bunce, ce vilain nabot ventripotent. En fait, nous sommes juste sous l'endroit le plus intéres­sant de cette ferme.
- Des oies et des canards! s'écrièrent les renardeaux en se léchant les babines. Des canards tendres et juteux, et de belles oies grasses!
- Ex-ac-te-ment, dit Maître Renard.
- Mais comment donc peux-tu savoir où nous sommes? demanda Blaireau. Le sourire de Maître Renard s'élargit un peu plus sur ses dents blanches.
- Écoute, dit-il, j'irais les yeux fermés jusqu'à ces fermes. Pour moi, c'est tout aussi facile dessous que dessus.
Il se dressa et poussa une latte en bois, puis une autre. Il passa la tête par l'ouver­ture.
- Oui! hurla-t-il en sautant dans la pièce au-dessus. J'ai encore réussi! J'ai mis dans le mille! Droit dans le mille! Venez voir ! Blaireau et les trois renardeaux le suivi­rent. Ils s'arrêtèrent, les yeux écarquillés. Ils restaient bouche bée. Ils étaient si comblés qu'ils ne pouvaient plus parler; car ce qu'ils voyaient maintenant était en quelque sorte le rêve de tout renard, le rêve de tout blaireau, un paradis pour les animaux affa­més.
- Ceci, mon cher vieux Blaireau, déclara Maître Renard, c'est l'entrepôt géant de Bunce. Toutes ses provisions sont stockées ici en attendant de partir au marché. Contre les quatre murs de l'immense pièce, entassés dans des armoires et empilés sur des étagères qui allaient du sol jusqu'au plafond, il y avait des milliers et des milliers de canards et d'oies, les plus beaux, les plus gras, plumés et prêts à cuire! et au-dessus, pendus au plafond, il devait y avoir au moins une centaine de jambons fumés et cinquante flèches de lard.
- Quel régal pour les yeux! s'écria Maître Renard, sautant et dansant. Qu'est-ce que vous en dites, hein? Plutôt pas mal comme bouffe!
Soudain, comme mus par des ressorts, les trois renardeaux affamés et Blaireau, qui aurait mangé un éléphant, se jetèrent sur la succulente nourriture.
- Arrêtez! ordonna Maître Renard. C'est mon festin. Aussi, c'est moi qui choisirai.
Les autres reculèrent en se léchant les babines. Maître Renard se mit à faire le tour de l'entrepôt, examinant ce magnifique étalage de nourriture d'un œil connaisseur. Un filet de salive dégoulina le long de sa mâchoire.
- N'exagérons pas, dit-il, ne vendons pas la mèche. Il ne faut pas qu'on sache que nous sommes venus. Agissons avec ordre et propreté et ne prenons que quelques mor­ceaux de choix. Aussi, pour commencer, prenons quatre canetons dodus.
Il les prit sur une étagère.
- Oh ! comme ils sont beaux et gras! Pas étonnant que Bunce les vende si cher au marché... Très bien, Blaireau, donne-moi un coup de patte pour les descendre... Vous, les enfants, vous pouvez aider aussi... Allons-y... Mon Dieu, comme vous avez l'eau à la bouche! Et mainte­nant... nous ferions bien de prendre quelques oies... Trois devraient suffire... Prenons les plus grasses... Oh! mon Dieu, mon Dieu, il n'y a pas plus belles oies dans la cuisine d'un roi... allons-y doucement... voilà. .. et que diriez-vous de deux beaux jambons fumés?.. J'adore le jambon fumé, pas toi, Blaireau? Passe-moi un escabeau, s'il te plaît...
- Je raffole du lard! s'écria Blaireau, dansant d'excitation. Prenons une tranche de lard! Cette grosse, là-haut!
- Et des carottes, papa! dit le plus petit des trois renardeaux. Prenons quelques carottes.
- Que tu es bête, dit Maître Renard. Tu sais bien qu'on n'en mange jamais.
- Ce n'est pas pour nous, papa. C'est pour les lapins. Ils ne mangent que des légumes.
- Mon Dieu, tu as raison! s'écria Maître Renard. Tu penses vraiment à tout, mon petit! Prenons dix bouquets de carottes!
Bientôt, tout ce magnifique butin fonna un beau tas sur le sol. Les renardeaux étaient accroupis à côté, la truffe frémis­sante, les yeux brillants comme des étoiles. - Et maintenant, dit Maître Renard, nous allons emprunter à notre ami Bunce deux de ces charrettes, dans le coin. Elles nous seront bien utiles. Blaireau et lui allèrent chercher les char­rettes et chargèrent les oies, les canards, les jambons et le lard. Ils les firent descendre par le trou du plancher et s'y glissèrent à leur tour. Dans le tunnel, Maître Renard remit les lattes du plancher à leur place. Ainsi personne ne pourrait voir qu'on les avait déplacées.
- Mes enfants, dit-il en désignant deux des trois renardeaux, prenez chacun une charrette et courez rejoindre votre mère de toute la vitesse de vos quatre pattes. Dites-­lui combien je l'aime. Dites-lui que nous avons invité à dîner les familles Blaireau, Taupe, Lapin et Belette, que ce doit être vraiment un festin grandiose et que nous reviendrons au logis dès que nous aurons fini un autre petit travail.
- Oui, papa! Tout de suite, papa! répon­dirent-ils. Ils saisirent chacun un chariot et fon­cèrent dans le tunnel.

Questions à propos des chapitres 12 et 13
Consignes variées

1 Fais la liste des animaux victimes de la haine des trois fermiers.

2 Surligne ton (tes) choix :
Ce qui fait rire la famille Renard, c'est
l'idée de leur futur repas.
que Boggis les nourrisse sans le savoir.
le bon tour qu'ils jouent à Blaireau.
d'imaginer Boggis là-haut à la surface.

3 Remets en ordre ce qu'il y a sur les deux chariots. (Quatre est le premier mot)
deux / Quatre / dix / trois / oies / une / canetons / bouquets / grasses / beaux / de / dodus / de / lard / jambons / carottes / tranche / fumés / grosse.

Réponds en faisant des phrases.
4 Quelle est la grande différence entre le poulailler de Boggis et l'entrepôt géant de Bunce ?

5 Qui va ramener les chariots au terrier de Renard ?

6 Coche ton choix.
Ce qui coule du museau de Renard, c'est
□ de la morve
□ du sang
□ de la bave
□ de la salive
□ du jus de viande

7 Barre ce qui est faux
Blaireau est un animal
jouisseur.
fouisseur.
glousseur.
grimpeur.
voleur.
chapardeur.
frappeur.

8 Recopie la phrase où Renard explique comment il lui est si facile de trouver les entrepôts.


EMC les valeurs de la République


Je te propose quelques clips vidéos très courts (tu peux donc les regarder deux fois si tu en as besoin) sur les valeurs de la République.

Tout d'abord, "c'est quoi un citoyen"

Puis "c'est quoi la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme" 

et "c'est quoi la laïcité"

Réponds aux trois questions suivantes :
Quelles conditions faut-il remplir pour être citoyen français ?
A quelle date l'ONU a-t-elle approuvé le texte de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et pourquoi ?
La laïcité interdit-elle de dire ce que l'on pense ? Explique ta réponse.

Je te souhaite un bon week-end prolongé. Je posterai les corrigés de jeudi et vendredi ce soir. Je ne donnerai pas de travail lundi (qui est férié) et je te retrouve mardi.